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  • Photo du rédacteurOrianne Duprat

L'espoir a un goût de métal suave - Illustrer l'invisible

Dernière mise à jour : 8 févr. 2019

L'être et son miroir... sur le fil d'un reflet ou d'une pensée perdue.


Pourquoi ce roman?


Enfant, les cours de géométrie me glaçaient. J'avais le vertige en imaginant la solitude des lignes: les parallèles, si proches sans se croiser jamais, les intersections, préludes d'un éloignement irrémédiable... Si semblables à ces élèves aux solitudes jumelles et aux destins divergents, faussement proches, réunis dans une salle de classe par le hasard d'une année scolaire.


C'était reparti pour une sympathique méditation sur la mort, le non sens de tout ça: à quoi bon tracer des lignes sur un cahier pour finir entre quatre planches (en rectangle)?


J'ai la géométrie triste, la vie passe, les questions restent.


L'histoire que vous lirez peut-être faisait partie d'une intrigue plus vaste, où je souhaitais suivre trois amis, Arthur, Marceau et Bérénice, leurs failles, leurs choix, leurs amours de l'enfance à l'âge adulte, comme une prolongation de ma rêverie d'enfant sur les trajectoires humaines.


Trop long, trop touffu, plusieurs personnes m'ont conseillé de résumer le manuscrit: passer de trois à deux personnages, se concentrer sur un moment clé.


Bérénice est restée, en clair obscur. Les deux personnages masculins, Arthur et Marceau, ont donné naissance à l'Arthur du roman.


Arthur est peintre, et synesthète. Derrière une intrigue racontée en langage verbal, cela m'intéressait de pouvoir directement donner accès au monde intérieur du personnage: son vécu, ses sensations, ses émotions, sa trace matérielle, et de le faire dans son langage à lui.


Deuil, renaissance, l'intrigue agit sur Arthur comme un révélateur : sa solitude et celles de ses proches ne se sont jamais croisées et c'est désormais irréversible, les illusions tombent - sur lui-même, sur les autres, sur le sens supposé de sa vie, et de son art.


Pourquoi avoir choisi cette illustration?


J'ai tenté à de nombreuses reprises de peindre le roman dans sa globalité: visions toutes justes mais partielles.


Autant en prendre son parti. Comme L'espoir a un goût de métal suave est un moment d'une histoire plus vaste, ce visuel est un fragment d'un tableau. Une silhouette esquissée fait face à ses propres ombres, comme le personnage. Ressortent le deuil, mais aussi en arrière plan, l'introspection, l'inspiration, la force intérieure, la résilience et l'espoir. Et oui, l'odeur/goût de ces pigments dorés et du parme clair en arrière plan est assez proche - pour moi de celle de l'espoir :-)

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