
"–Dis, Arthur, comment tu décrirais ton enfance?
– Quoi ?
– En un mot : si tu devais résumer."
Elle avait proféré cela d’une voix blanche, sans le regarder.
Gorge sèche, il avait fini par articuler :
. –"Chaos.
– Moi aussi. Pas besoin de t’expliquer pourquoi je n’ai
pas envie d’en parler…"
Un temps, j'avais envisagé d'intituler ce roman "Dialectique du chaos". En pensant à ce titre, je voyais un paysage mobile dont ce tableau est un des aperçus possibles: le néant en toile de fond, et une floraison d'or et de pensées pleine de vie... Autant dire que je n'ai pas compris quand des amis m'ont dit: "ton titre est trop abstrait, ça fait dissertation de philosophie!"
Le Larousse définit la dialectique comme une "méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité en mettant en évidence les contradictions de celle-ci et à chercher à les dépasser."
Analyser la réalité et chercher à dépasser ses contradictions... rien d'abstrait: c'est la dynamique même de la vie!
Je n'ai donc pas été très étonnée que les tonalités associées au chaos - or, noir, vert- soient identiques à celles des pensées de Bérénice, qui est peut-être le personnage le plus déterminé dans le dépassement de ses propres paradoxes!
Comments