Aux yeux du monde notre amour n'existe pas
Notre histoire tisse une longue absence
Au souffle étranglé du rêve
Et nos sens se délient dans ce contrepoint sublime
Ivres et défaits
De notre propre miracle
S'être rejoints envers et contre tout
Je me souviens des silences
L’insignifiance des phrases par nos yeux démentis
La chair des mots prête à exploser
Cette passion dont nous ne savions que faire
L’écho sourd et la griffe coupable
Comment ai-je osé penser à toi…
Je me souviens de ce premier baiser solaire, si grave
Dont nous nous promettions de sourire
L’incandescence irrémissible
Par tous deux franchie
Soutenus l’un par l’autre
Pour ne pas voir
M’en as-tu voulu pour cela ?
Parfois cette paix ressentie dans tes bras
Me déchire
Comment expliquer ce mystère étrange
Parfois se retrouver libre étrangle
Parfois trop de liberté foudroie
Paille orfèvre qu’un souffle détruit
L’harmonie naît de nos brisures
L’éternité parsemée par ta lèvre
A un goût de sel et de rêve
D’arpents de vie tranchés nets
Et de démesure endormie
Comme j’aime à suivre ce que murmure
Ton corps de flamme et de silence
A mon esprit qui s’égare
Quand ma chair frémit
De si bien deviner ton âme
Le destin s'est joué de nous
Pourquoi redire ce que nous savons tous deux
La démesure de ce que nous aurions pu nous apprendre
Ou accomplir ensemble
Chaque instant vécu
Dessine la rareté de nos vies
Ton rire effrite mes silences et fait chanter
La corde invisible
ce vide
Ces heures sans toi que je refuse d'imaginer
Ce pour quoi nous ne construirons rien
Parfois, parfois,
Songes-tu à moi quand je suis loin
Ne jamais espérer, jamais
Sans fin apprendre à danser l’éternité Au seuil d’une vie que nous ne vivrons pas
Aux yeux du monde
notre amour n'existe pas
Orianne Duprat - 2015
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